Rencontre avec Ludovic Buanec, en charge du développement du para athlétisme.

Rencontre avec Ludovic Buanec, en charge du développement du para athlétisme.

Si les championnats du monde de Paris en 2023 ainsi que les Jeux Paralympiques de 2024 vont être de belles vitrines pour le para athlétisme français, le développement de la pratique sur tout le territoire et à destination de tous les publics est au centre de toutes les attentions de la commission. Entre nouveauté, savoir-faire, et renouveau, Ludovic Buanec nous présente les projets « Développement » pour les années à venir et cela commence dès 2023.

 

2023 est l’année des mondiaux en France, quelle influence ce rendez-vous peut-il avoir sur le para athlétisme ? Faut-il s’en servir comme moyen ?

Les mondiaux en France sont l’occasion unique de montrer l’universalité de notre sport. En quelque sorte, ils doivent être une caisse de résonnance de ce que nous cherchons à mettre en oeuvre toute l’année. Le para athlétisme doit être une pratique sportive accessible à tous quel que soit son handicap. Universalité mais aussi singularité, c’est vers cela que nous devons tendre. Il faut qu’il y ait de multiples occasions de présenter les spécificités de la pratique du para athlétisme, en matière de classification, de matériels et de règlements spécifiques. Tout cela sera possible à travers de la communication et des actions menant à cette échéance sportive.

 

Quel est votre plan d’action pour le développement d’ici 2024 ? Voire 2028 ?

Il y a plusieurs axes sur lesquels nous travaillons déjà à l’aube de 2024. Tout d’abord, nous souhaitons qu’il y ait neuf rendez-vous compétitifs nationaux qui permettent à chacun une pratique à son niveau, en proposant un nombre de compétitions conséquents sur le territoire, adaptées aux nouveaux pratiquants comme à l’élite nationale, aux jeunes pratiquants et aux plus expérimentés, sur la piste et sur la route. Ces rendez-vous doivent donner l’occasion de débuter, de s’initier, de se perfectionner, de réaliser des minima de qualification.

Ensuite, il y a l’idée d’un renouveau avec un temps fort « développement » qui se déroulera en octobre : ce sera la Coupe des régions, anciennement interclubs, qui regroupera la finale nationale du Challenge des Jeunes Athlètes, l’Open de Frame Running, une Coupe des régions d’athlétisme et un 5km sur route. Ce temps fort ponctuera le travail effectué sur les territoires et l’accompagnement des équipes régionales handisport dans la mise en place des projets en lien avec la pratique du para athlétisme.

Enfin, il y aura une nouveauté avec le déploiement sur le territoire du Frame Running à travers diverses actions de promotion de cette discipline, particulièrement adaptée aux personnes atteintes de déficiences motrices sévères. La structuration d’un circuit de compétition et l’architecture d’une future équipe de France de Fram Runner forment également un projet sur lequel nous travaillons.

Tous ces projets ont vocation à s’inscrire sur la durée et à dépasser 2024.

 

Comment développer encore plus l’athlétisme sur le territoire et augmenter le nombre de pratiquants ?

La Coupe des régions, que j’ai citée précédemment, doit être ce temps fort national mais elle n’existera pas sans les régions. Le concept va ainsi être décliné en amont au niveau de chaque région pour construire une cohérence, c’est pour cela que les cahiers des charges de ces compétitions sont simplifiés avec des outils d’accompagnement qui permettent une mise en oeuvre peu contraignante. L’accompagnement d’une équipe de la commission pour informer, forme, guider à l’organisation de ces rencontres d’athlétisme handisport sera également un plus.

Toutes les régions auront la possibilité d’organiser leur challenge régional des jeunes, un open de frame running, une compétition d’athlétisme sur piste, une course hors stade, avec la belle idée de se retrouver pour les finales nationales en octobre.

 

Le Frame running peut-il être un vrai appel d’air ?

Le projet est lancé. Cette discipline donne accès à la pratique de la course à pied à des athlètes qui, jusqu’à présent, participaient quasi exclusivement aux lancers fauteuils. A court terme, sur l’année 2023, le déploiement de soixante Frame Runner sur le territoire permettra aux régions d’initier la pratique, d’enclencher une dynamique locale. Associé à un calendrier de compétitions d’athlétisme et de courses hors stade, nous espérons offrir diverses occasions de regrouper les pratiquants, leur donner envie de se retrouver, le goût de réaliser leurs premières performances, de s’entraîner pour aboutir à plus long terme à sélectionner nos pépites de demain. A noter, que nous devrions dès cette année, proposer à deux jeunes un déplacement à un camp d’été de Frame Running organisé au Danemark.

 

Après la crise sanitaire, comment remobiliser les régions, les pratiquants, en attirer de nouveau ?

Dans le cadre de nos missions de développement de la pratique du para athlétisme, nous souhaitons, au sein de la commission athlétisme Handisport, accompagner au mieux les agents de développement des comités départementaux et régionaux handisport ainsi que les référents athlétisme des régions. Il nous faut leur fournir des outils pour organiser les compétitions d’athlétisme, proposer des formats de compétition simple dans la mise en place, informer et former région après région aux spécificités du para athlétisme (matériel, règlement, classification, accueil public, organisation de compétition). La mise en place de la Coupe des régions, en octobre prochain, sera aussi l’occasion de rassembler des acteurs régionaux et départementaux au sein d’une compétition originale qui mettra en valeur la diversité des pratiquants en situation de handicap et la pluralité de la pratique athlétique (hors stade, frame running, courir, sauter, lancer, rouler).

 

Et le Hors stade ?

Pour l’année 2023, le plan de développement s’appuiera sur l’ossature de compétitions : un 10km, un semi-marathon, le Marathon de Paris et un 5km en septembre-octobre à l’occasion de la Coupe de régions. L’équipe en charge de ce dossier à la commission travaillera également sur la relance d’un championnat de France de cross-country et sur l’ouverture des courses natures dans des trails pour l’année 2024 à minima.

PARTAGER : Share on FacebookTweet about this on TwitterEmail this to someonePrint this page
Classé dans :
Toute l'actualité