Rencontre avec Guy Ontanon, nouveau manager de la performance

Rencontre avec Guy Ontanon, nouveau manager de la performance

Depuis quelques semaines, Guy Ontanon a pris ses fonctions de manager de la performance du para athlétisme. Homme de terrain dans l’athlétisme valide, il a également eu des expériences dans le Handisport comme il va nous l’expliquer. Les championnats du monde de 2023 à Paris et les Jeux Paralympiques en 2024 vont bien occuper l’esprit de cet ancien entraîneur de sprint, qui notamment coaché Jimmy Vicaut, mais le développement territorial reste tout de même un élément clé dans sa réflexion.

 

Quel a été votre parcours avant d’arriver à la FFH ?

Avant d’arriver à la FFH, j’ai été enseignant d’EPS pendant presque vingt ans puis détaché en 2002 à la Fédération Française d’Athlétisme sur un poste d’entraîneur national sprint jusqu’en 2006. J’ai connu ensuite une superbe expérience en intégrant le Team Lagardère de 2006 à 2010. Après le licenciement économique du T.L, j’ai réintégré la FFA, toujours comme entraîneur national sprint, jusqu’au mois d’août 2022 avant de postuler au poste de manager de la performance du para athlétisme de la FFH.

 

Avant d’être à la FFH, vous connaissiez bien le para athlétisme ?

Avant mon arrivée à la FFH, je travaillais comme Conseiller Technique Sportif à la FFA et j’ai eu la chance de travailler avec quelques-uns de nos athlètes. J’ai entraîné Arnaud Assoumani, Trésor Makunda et Jean Baptiste Alaize mais je ne peux pas dire que je connais parfaitement le Handisport. Ma collaboration avec eux m’a permis d’en connaître une partie. En tant qu’étudiant EPS, cela fait maintenant très longtemps, j’ai préparé une maîtrise réadaptation en lien avec le handicap mais c’est une autre histoire et loin de ce que je vis aujourd’hui avec para athlétisme. Je ne demande qu’à apprendre.

 

Trouvez-vous des similitudes entre le para athlétisme et l’athlétisme valide ? 

Quand on travaille pour et autour de la performance, les similitudes sont nombreuses entre les para athlètes et les valides. Je ne fais aucune différence. Face à moi, j’ai des athlètes qui s’entraînent au quotidien, qui travaillent dur et qui ont des projets magnifiques que nous accompagnerons au mieux. Les différences existent, moins de moyens, moins de structures, moins de personnes et nous devons changer cela si, comme je l’entends, le poids des médailles est le même entre valides et para athlètes. Travailler sur la performance, c’est être missionné à 100% et, pour cela, j’aimerai entendre dans quelques temps que nous avons de moins en moins de « couteaux suisses » à la FFH mais que nos experts sont totalement impliqués aux tâches sur lesquelles ils doivent travailler.

 

Quel est votre plan d’action pour le haut-niveau d’ici 2024 ? Voire 2028 ?

Ce ne sera pas mon plan d’action mais celui de tout un collectif autour de moi. Si nous voulons réussir chacun doit se responsabiliser et co-construire ce plan d’action. Nous devons renforcer nos équipes sur le terrain, nous professionnaliser si nous voulons faire grimper notre compteur de médailles. Nos athlètes s’engagent pour la plupart à 100% dans leur projet et nous devons en faire autant. Aujourd’hui, ce sont des équipes bien structurées qui « gagnent l’or » et non des individus isolés. Nous devons être encore plus présent à leur côté et à leur écoute. Les accompagnements, qu’ils soient socio-professionnels, médicaux, techniques, scientifiques etc… doivent tous travailler pour la réussite de chacun.

 

Comment développer encore plus l’athlétisme sur le territoire et augmenter le nombre d’Espoirs susceptibles d’intégrer l’équipe de France ?

On a commencé à réfléchir au sujet et des actions de détection seront menées prochainement. Nous allons nous rapprocher d’instituts, de l’armée, d’hôpitaux etc… pour mener ce travail de développement, et je compte m’appuyer sur plusieurs personnes pour obtenir des résultats en prévision, pourquoi pas, de 2024 mais surtout afin de préparer 2028 et 2032. Le travail commence aujourd’hui mais il ne peut pas être le travail d’une seule personne.

 

2023 est l’année des mondiaux en France, quels sont les moyens développés à court terme pour préparer au mieux cette échéance ? 

Il ne faut pas regarder seulement ce qui se met en place au cours de cette année 2023 mais regarder ce qui a été fait et construit dans sa globalité pour préparer ces championnats du monde à la maison. Des championnats à domicile c’est important et ça me renvoie à ceux vécus en 2003 à Paris avec l’athlétisme valide, avec les belles médailles des filles sur le relais 4x100m mais aussi celle de Muriel Hurtis sur 200m. Ce championnat à la maison est un superbe souvenir. Paris 2023 pour la FFH doit l’être également et nous devons tous travailler en ce sens. Je pense à nos élus, à la « Com », le « Marketing » et tous les techniciens qui sont au contact quotidien des athlètes pour, non seulement, que ce soit une fête mais surtout que l’on gagne des médailles.

A ce sujet, diverses actions sont engagées pour se préparer à être performant. Tout d’abord par la tenue de plusieurs stages tout au long de l’année. Le premier aura lieu prochainement à la Réunion pour les debout et aux Canaries pour les fauteuils. Celui de la Réunion sera ponctué par une compétition le 18 décembre prochain.

D’autre part, la FFH est engagée pour accompagner au mieux les sportifs et leur encadrement dans le projet « Para-perf ». Pour rappel, si nécessaire, « Paraperf » est un projet de recherche orienté vers l’étude scientifique des spécificités des pratiques du champ paralympique. Il tient en trois axes de travail : L’analyse des performances (analyses mathématiques et statistiques), les sports fauteuils (analyses physiologiques, biomécaniques, médicales et physiques), l’analyse de l’environnement (analyses sociologiques, psychologiques et juridiques). Ce projet a reçu un financement de 2,2 millions d’euros dans le cadre du Plan Prioritaire de Recherche lancé conjointement par le Ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche et le ministère des sports en 2019.

Avec tout cela, l’horizon Paris 2023 se présente bien mais beaucoup de travail est encore à réaliser.

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