Le stage Espoirs à Lyon, organisé du 16 au 20 février, vient de se terminer. Une quinzaine d’athlètes ont fait le déplacement afin de préparer les échéances de l’année, et notamment les Championnats de France en Salle à Nantes (samedi 28 février). Nous vous proposons une rencontre avec Charlotte Marchais, portrait d’une jeune femme talentueuse.
Quel est votre handicap ?
J’ai eu un accident à la naissance qui m’a causé un handicap moteur appelé I.M.C. (infirme moteur cérébral). Dans mon cas, les atteintes sont assez limitées ce qui me permet de faire de l’athlétisme debout malgré des troubles aux membres supérieurs et inférieurs.
Depuis quand pratiquez-vous l’athlétisme, dans quel club, quel est votre entraineur ?
Je pratique l’athlétisme handisport depuis maintenant 5 ans dans le même club, l’ASHP Garches (Hauts-de-Seine), mon entraineur est depuis le début Ludovic Buanec, un excellent entraineur.
Quelle est, quelles sont, votre spécialité ? Combien de fois par semaine vous entrainez-vous ?
J’ai débuté par le sprint (100m, 200m) et la longueur, puis j’ai été orientée deux ans plus tard vers le demi-fond. Un an après j’ai dû revenir vers le sprint car il n’y avait plus de reconnaissance internationale dans ces épreuves dans ma catégorie handisport.
Au début, je m’entrainais deux fois par semaine, mais depuis mon stage avec la Fédération Française Handisport lors des dernières vacances de la Toussaint en novembre, j’ai réalisé qu’il fallait que j’intensifie mon entraînement pour progresser. J’ai donc décidé d’augmenter mon nombre de séances malgré mon emploi du temps chargé et les contraintes de l’internat.
Quelles sont vos ambitions pour cette année 2015 et pour les années à venir ?
Mes ambitions pour cette année sont tout d’abord d’être prête le jour J et de continuer à tenir les trois entraînements par semaine, dans le but d’aller aux championnats du monde (octobre au Qatar). J’ai aussi d’autres objectifs comme faire moins de 18 secondes sur le 100 m.
Je rêve ensuite de pouvoir participer aux Jeux Paralympiques. Peut-être pas ceux de Rio en 2016 car c’est un peu tôt, mais ceux de 2020 à Tokyo.
Quelles sont vos activités professionnelles, étudiantes, de loisirs, en dehors de l’athlétisme ?
À côté de l’athlé, je suis actuellement en terminale de Bac professionnel, gestion-administration. J’aime, en dehors de mon sport, faire des balades en vélo, du ski, mais j’apprécie aussi de me poser tranquillement dans ma chambre.
Comment parvenez-vous à concilier l’athlétisme et le reste ?
Cela reste difficile de concilier l’athlétisme avec ma scolarité, mais grâce à ma motivation et mon caractère je parviens à m’organiser et à convaincre mon entourage.
Pourquoi avez-vous choisi l’athlétisme ?
Avant mon arrivée au collège de Vaucresson je ne faisais pas beaucoup de sport mais Ludovic Buanec, mon prof de sport à ce moment-là, a repéré en moi un potentiel et m’a demandé d’essayer durant une séance. J’ai ensuite continué ce sport qui m’apporte beaucoup.
Qu’est-ce que cela vous apporte dans votre quotidien ? Qu’en pense votre entourage ?
Ce sport m’apporte de la maturité de par l’hygiène de vie et le respect qu’il impose au quotidien. Mon entourage m’accompagne et me soutient dans mes projets sportifs.
Avez-vous un modèle d’athlète handisport ou valide ?
Mes modèles d’athlètes handisport sont Mandy François-Elie et Marie-Amélie Le Fur que j’ai pu côtoyer durant les compétitions.
Avez-vous un rêve ?
Mon rêve est de pouvoir représenter mon pays aux Jeux Paralympiques et de rapporter une médaille.
L’avis de Gwenaël Lanne-Petit, Référent jeunes
« Dans le suivi jeune depuis 2011, Charlotte est un réel espoir. Avec son coach Ludovic Buanec, elle a commencé par du long avant de revenir sur le sprint, seules épreuves au programme international. Charlotte progresse au fur et à mesure des années, s’intègre dans un groupe avec facilité et est un leader sur lequel je m’appuie lors des regroupements. Son écoute, sa motivation et sa rigueur font d’elle un futur espoir. »
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