Interview d'Arnaud Assoumani

Arnaud s’entraîne désormais au Santa Monica College (USA) pour être encore plus performant à Rio en 2016. De retour en France pour la saison estivale et les Championnats du Monde IPC,  le Capitaine des Bleus à Londres, double médaillé d’argent aux dernier Jeux Paralympiques, ambitionne de gagner à Lyon.

Les Jeux Paralympiques de Londres ont demandé beaucoup d’investissements sur le plan sportif et beaucoup de sacrifices sur le plan personnel, comment as-tu gérer l’après Jeux ? A quel moment as-tu repris le chemin de l’entraînement ?

L’après Jeux a été difficile, j’étais touché physiquement et mentalement. Normalement après une saison on coupe pendant 1 mois, là les médecins m’ont bien dit de prendre du repos, de prendre mon temps. Mentalement c’était difficile parce que j’étais extrêmement déçu de mes performances à Londres, mes relations avec mon entraîneur s’étaient dégradées, j’étais frustré de ne pas avoir rempli mes objectifs. C’étaient des échecs et j’avais besoin de couper. Je suis parti pour la première fois dans mon pays d’origine, les Comores, là-bas j’ai vu ma famille, mes amis ; j’ai décompressé.

Etant donné ma blessure j’ai recommencé assez tardivement, en salle d’abord avec de la musculation, du cardio, du vélo et je suis retourné sur la piste début janvier. J’ai repris avec un nouvel entraîneur Larry Silva, dans une nouvelle ville, un nouveau pays (Santa Monica aux Etats-Unis).

2013 est l’année des Championnats du Monde d’Athlétisme de Lyon, comment prépares-tu cet évènement ? Quels sont les changements dans ta préparation des Mondiaux de Lyon par rapport aux Jeux de Londres ?

J’ai changé beaucoup de choses cette année ; nouvel entraîneur, nouveau pays, nouvelle méthode de travail, nouvelle vision. J’ai bouleversé ma routine, mon échauffement, c’est un peu comme si j’apprenais un nouveau sport ; je change tout. 2013 est donc une année de transition. Les Championnats du Monde sont bien sûr un gros objectif mais je ne m’attends pas à réaliser des choses extraordinaires. Je fais confiance à mon coach, à sa méthode. Je me suis fait une grosse entorse il y a 7 semaines, ça a été un coup dur, ça a stoppé ma dynamique. Je suis encore en rééducation pour l’instant, je vais retarder le début de ma saison pour aborder ces Championnat du Monde dans les meilleures conditions possibles.

Quelles sont les épreuves visées pour une sélection en Bleu ?

Avant ma blessure je comptais m’aligner sur la longueur, le triple saut, le 100m et le relais. Je conserve les mêmes ambitions avec une réserve sur le triple saut.

Il va être demandé aux athlètes de l’Equipe de France de briller à Lyon. Quelles sont tes ambitions pour cette compétition ?

Mes ambitions pour Lyon vont être de gagner.

Il est difficile de mesurer l’adversité qui sera présente à Lyon mais quels sont les principaux adversaires que tu observes?

Mon principal adversaire sur les concours de la longueur et du triple-saut va être le chinois qui m’a battu aux Jeux Paralympiques de Londres, Fuliang Liu et sur le 100m, le brésilien Yohansson Nascimiento.

Un Championnat du Monde en France, qu’est-ce que cela représente pour toi ? Tes supporters seront-ils présents ?

Mes proches seront là, pour la première fois il y aura même mes grands-parents. Je suis très excité. Une telle compétition en France c’est que du plaisir, c’est l’occasion de partager ça avec son public. J’espère qu’il sera au rendez-vous.

Est-ce que « Rio 2016 » occupe déjà tes esprits ?

Bien sûr si je suis reparti après Londres, si j’ai tout changé, c’est pour cette Olympiade. Dès la fin de Londres j’avais Rio 2016 en tête. J’aurais les mêmes objectifs mais je me préparerai dans des conditions différentes ; avec plus de plaisir !

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Equipe de France