On l’a sentait motivé comme jamais avec une rage au ventre qui faisait pressentir quelque chose de grand. Après sa 5e place sur le 100m en début de semaine, elle avait pleuré et pleuré encore tant elle se sentait forte, et s’en voulait de ce départ manqué.
Sur ce 400m, sur « son » 400m, Nantenin Keita, la championne du monde en titre, a pris le départ de sa vie au couloir 3, remontant immédiatement son décalage avec la concurrente de devant, mettant ainsi la pression sur toutes les autres adversaires.
Car il y avait de la concurrence quand on prenait la peine de regarder la start-list et les chronos de chacune. Mais aujourd’hui, pas de concurrence, juste une athlète qui rentre dans la dernière ligne droite avec dix bons mètres d’avance et qui file au rythme d’un record paralympique vers son deuxième podium paralympique sur la distance, huit ans après sa 3e place de Pékin en 2008, avec un temps extraordinaire de 55 »78.
A 31 ans, Nantenin Keita a posé la dernière pierre d’une carrière extraordinaire et a apporté au clan tricolore de l’athlétisme sa 3e médaille d’or et sa 9e au total.
Texte : Renaud Goude
Photo : M. Hartmann
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