A la rencontre des Bleus … Épisode 2

Olivier Deniaud, le coach expert de l’athlé handisport, s’exprime sur ses relations avec Nicolas Brignone et Pierre Fairbank, ainsi que sur son rôle au sein de l’équipe de France.

– A propos de Nicolas Brignone –

Quel rapport entrenez-vous avec lui ?

Je le vois très souvent. Par exemple, pour les championnats d’Europe, on se voyait tous les jours. Il y a un entraînement tous les après-midi en semaine. En week-end, il fait un entraînement sur route. En ce moment, Nicolas est en stage de langue Anglaise en Nouvelle-Zélande. Quand il se retrouve dans ce genre de situation, il s’entraîne seul avec les plans que je lui envoie.

Comment le définiriez vous ?

Nicolas est volontaire et tenace. Il a une envie de réussir qui est très forte, mais il doit prendre le temps de franchir les étapes les unes après les autres.

Comment jugez-vous sa saison écoulée, en particulier sur le plan européen ?

Il a eu de très bon résultats sur le plan des médailles, on s’attendait cependant à des meilleures performances en terme de chronos.

Quels seront les objectifs à atteindre jusqu’à Rio ? (en terme d’entrainement, de chronos ou encore de résultats) ?

Pour aller à Rio, il lui faudra franchir une étape, car on sait que seuls les médaillables s’y rendront. Nous ferons le point dès les premières compétitions en janvier. Il travaille essentiellement le foncier, et commencera des séances sur piste dès la mi-novembre, à Wellington. L’objectif sera plutôt le 400 m cette année.

– A propos de Pierre Fairbank –

Quel rapport entrenez-vous avec lui ?

Je vois Pierre à peu près deux fois par jour, pour l’entraînement et les activités à la Ligue Handisport et sport adapté. Nous faisons 2 à 3 séances très tôt le matin (6h00) sur la route (vélo ou avec scooter) afin de préparer les longues distances.

Comment le définiriez vous ?

Pierre est très pointilleux et perfectionniste. Il a le souci du détail technique qui lui permettra de faire la différence. C’est un passionné de la discipline, et il est très rigoureux sur la préparation de son matériel, le fauteuil.

Comment jugez-vous sa saison écoulée, en particulier sur le plan européen ?

Il a réussi ses championnats d’Europe. Ce n’était pas facile de garder intacte la motivation avec peu de concurrence, mais je pense que c’est important de glaner des titres en individuel. Sinon, il a fait une excellente saison sur Marathon. Il a progressé dans la mise en action, ce qui est une des clefs aujourd’hui.

Quels seront les objectifs à atteindre jusqu’à Rio ? (en terme d’entraînement, de chronos ou encore de résultats) ?

Les objectifs sont très clairs pour Rio, ce sera de faire en sorte de rapporter une médaille du Brésil. On essaye de construire la planification dans ce sens. On fait ce qui est nécessaire pour y arriver, après on verra bien.

– A propos de lui –

Quel est votre rôle au sein de l’équipe de France pendant les différents rendez-vous ? (stages, compétitions, …)

Je travaille avec Jean-Baptiste Souche, en charge du haut niveau, et Julien Héricourt, directeur sportif. J’ai un rôle plus proche des athlètes qu’auparavant.

Avec mon expérience dans le milieu de l’athlétisme handisport à l’international et avec mes formations IPC, je peux apporter certaines explications au staff : évolution du règlement, adaptations lors des mises en pratique, analyses techniques des différentes spécialités, évolution du niveau international, connaissance des différents concurrents ou encore la classification.

Nous travaillons en équipe, chacun a ses tâches prioritaires, mais nous sommes complémentaires et polyvalents. On peut se retrouver à faire de multiple choses en compétition, compte tenu que nous ne sommes pas si nombreux dans l’encadrement. Cela peut nous faire des grosses journées, quasiment du non stop. Par exemple aux Jeux Paralympiques, cela commence à 6h00 pour finir à minuit. Il y a en effet des sessions qui comment dès 9h, puis il faut attendre les résultats validés à 22h, avant de faire le débriefing.

En amont, j’essaye d’être en contact avec certains coachs personnels pour aller dans le bon sens lors des compétitions. En effet, il n’y a pas de coachs personnels lors des compétitions, sauf pour les athlètes entraînés par les coachs du staff national.

Pour les stages, j’assure tout au long de l’année le suivi des athlètes du Pacifique. Depuis 2012, il y a 5 ou 6 athlètes en équipe de France. Lors des stages préparatoires aux compétitions, on planifie les séances et la répartition des coachs et des athlètes sur les différentes spécialités.

Et en dehors des rendez-vous avec l’équipe de France ?

Je travaille à Nouméa, en Nouvelle-Calédonie, pour la Ligue de Sport Adapté et Handisport. Cette ligue est passée de 90 licenciés en 2006, à 400 aujourd’hui. L’athlétisme, la natation, le basket fauteuil ou encore le tir sportif sont les principaux sports. J’interviens essentiellement sur le suivi et l’accompagnement du Haut Niveau en Athlétisme handisport et sport adapté sur la Nouvelle-Calédonie et le Pacifique.

Mais je travaille aussi avec les athlètes valides de la ligue d’athlétisme. Je coordonne les diverses activités sportives pratiquées à la Ligue Calédonienne de Sport Adapté et Handisport (LCSAH).

J’interviens aussi dans les formations ou échanges d’entraîneurs pour l’intégration des personnes en situation d’handicap dans les ligues « valides ». Enfin, j’interviens sur les réflexions sur la singularité de l’entraînement pour la création de performance, afin de pouvoir atteindre l’excellence.

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