Pendant vos vacances, l’athlétisme tricolore a brillé.

Pendant vos vacances, l’athlétisme tricolore a brillé.

Sous la conduite de Lucas Mathonnat pour l’athlétisme, 10 médailles dont 4 en or ont été remportées par les jeunes athlètes participants aux Jeux Européens paralympiques de la Jeunesse, organisés du 21 au 27 juillet 2025 en Turquie. Avec au total, 21 podiums dont 7 médailles d’or, les 31 athlètes de la Fédération Française Handisport, répartis dans quatre disciplines, ont porté fièrement les couleurs bleu-blanc-rouge. Roza Soposki, cheffe de la délégation handisport, a relevé de nombreux signaux positifs durant ce point d’étape majeur réservé aux sportives et sportifs ayant entre 12 et 22 ans.

Roza Soposki, avec 21 médailles (7 or, 7 argent et 7 bronze), comment qualifieriez vous ce bilan des sportives et sportifs de la Fédération Française Handisport (FFH) lors de cette 7e édition des Jeux Européens Paralympiques de la Jeunesse  (EPYG) ?
C’est un bilan encourageant. Il y a eu des médailles, quelques titres, des records personnels… On note aussi quelques déceptions pour autant, l’ensemble des sportifs et sportives sélections ont su garder la tête haute et se servir de cette compétition pour apprendre. Nul doute que nous retrouverons certains des sportifs présents au sein de nos équipes de France dans les années a venir. A force d’entrainement et de travail nombre d’entre eux ont prouvé qu’il en avait le potentiel.

Quel regard portez vous sur l’adversité présente à Istanbul ? 
Elle était de haut niveau. Notamment en basket et natation , où les nageurs, au regard de l’organisation en finale multi catégories, devaient réaliser des temps proches de ceux des podiums paralympiques pour espérer gagner des médailles. En tennis de table deux joueurs présents, en classe 7 et en classe 8, figurent dans le Top 4 mondial… En natation, on a vu énormément d’athlètes qui ont participé aux Jeux paralympiques. Cela démontre le niveau de la concurrence sur cette édition des Epyg 2025.

Quelles sont les images fortes retenez vous de ces Jeux Européens Paralympiques de la Jeunesse ?
Le doublé en or de Milo Bernard (T 63-64) en saut en longueur et sur 100 m. Il bat son record personnel sur 100 m. C’est notre seul double médaillé d’or. Je vais aussi citer le pongiste Alexis Badié, qui ne joue que depuis deux ans en fauteuil. On a déjà pu mesurer une importante progression grâce notamment au travail réalisé sur le Pole de Talence. Pour ses premiers EPYG, sa première sélection, il décroche l’or en individuel classe 5. Il y a eu beaucoup de confrontations franco-françaises mais la physionomie de sa compétition démontre qu’il reste lucide et est capable de maîtriser ses émotions.

Un mot sur l’équipe de basket qui n’a pas gagné de match ? 
Ce fut compliqué en effet. Les Italiens évoluent ensemble depuis cinq ou six ans, ils ont participé à des mondiaux ensemble. Néanmoins, on peut avoir des regrets contre l’Irlande ou encore l’Espagne qui gagne d’un point. Contre les Irlandais, les Bleus ont dominé et étaient au-dessus mais le pourcentage au shoot n’a pas permis de concrétiser cette domination dans le jeu. Pour autant, cette équipe, ayant moins de 18 ans de moyenne d’âge, n’a jamais renoncé et a su faire preuve de caractère dans chaque match dans une compétition U23. Il reste du travail mais cette édition nous permet d’appréhender au mieux le chemin qu’il nous reste a parcourir pour rivaliser avec les meilleures nations mondiales de cette catégorie d’âge.

Les athlètes médaillés ont semblé bien mesurer que l’important était surtout le chrono ?
C’est en effet un des enjeux de ce rendez-vous majeur de leur jeune carrière. Ils savaient qu’ils venaient à Istanbul pour établir de nouveaux records personnels avant tout. Ces EPYG étaient l’objectif de la saison pour eux, il a été préparé comme tel. En athlétisme, il y a eu beaucoup de nouveaux records personnels. Les sportives et sportifs engagés dans des sports chronométriques (athlétisme, natation) sont très lucides sur ce qu’il leur reste à accomplir. Avec les sports chronométriques, les minima A ou B, il est plus facile de se situer et de se jauger au niveau senior. Tous ont vraiment mesuré le travail à accomplir pour atteindre le niveau seniors, au regard de l’adversité à laquelle certains ont dû faire face. Je leur souhaite de vivre au plus vite une sélection senior. Maïa (Strasser), Emilien (Passon) et Milo (Bernard), tous médaillés en athlétisme, vont intégrer le Pole France handisport de para athlétisme à l’INSEP (Institut national du sport, de l’expertise et de la performance) à la rentrée et donc de mettre un pied de plus dans le monde senior.

Les attitudes et les comportements de la délégation, en général, ont répondu à vos attentes ?
Oui. Il y avait un bon groupe. Je n’avais aucun doute au regard des critères de sélection exigeants mis en place par la FFH pour ces EPYG même si avec 31 athlètes ayant entre 13 et 22 ans, avec des handicaps très différents on peut toujours avoir des surprises. Tous ont fait preuve de responsabilité et d’exemplarité. Ce sont les deux leitmotivs rabâchés depuis le pré-camp organisé au CREPS de Talence (Gironde), avant le départ vers la Turquie mais aussi tout au long de l’année dans les structures fédérales et lors des stages des collectifs nationaux auxquels ils ont pu participer. Tous ont répondu à ces deux attentes. Les basketteurs, par exemple, malgré les revers, ont gardé la tête haute en continuant de tout donner. Au tennis de table, j’ai vu de très bons comportements dans l’aire de jeu tout au long de la compétition. 

Et sur les à-côtés ? 
C’est un chouette groupe qui grandit ensemble. À cet âge-là, ça apprend et évolue vite. Au début du pré-camp, les basketteurs étaient de leur côté, idem pour les nageurs et les pongistes… Et dans le car pour rejoindre Paris avant d’aller à Istanbul, ils étaient tous mélangés… En seulement trois jours. Les temps de cohésion collectifs proposés ont favorisé cette émulation et ont fait de ce groupe une véritable équipe de France. On a eu une équipe très soudée. Les basketteurs sont venus encourager les autres sportives et sportifs, on a vu des nageurs au « ping » et inversement…

La construction personnelle des athlètes est aussi un facteur important lors des EPYG ?
Ils ont beaucoup appris sur eux-mêmes et surtout sur ce qui leur restait à apprendre. L’objectif était de leur permettre de vivre, pour la plupart, une première sélection, de porter le maillot de l’équipe de France. Ça doit leur donner envie de continuer, de travailler pour se rapprocher des compétitions de référence senior. Certains ont réussi de belles performances, d’autres moins, mais ils ont tous appris, c’est sûr. Ils ont aussi appris à vivre ensemble, en collectivité. Toutes et tous ont fait preuve de bienveillance mutuelle. En dix jours, ils ont beaucoup gagné en autonomie et en maturité d’autant plus que cette expérience, en termes d’organisation, a été complexe sur plusieurs domaines. Ils ont encore plus emmagasiné que si tout avait été facile. Les premiers retours de parents et de sportifs sont très positifs sur tous ces plans.

ATHLETISME (10 médailles – 4 or ; 3 argent ; 3 bronze) 

Milo BERNARD 
100m T63-64 – Médaille d’or
Saut en longueur T63-T64 – Médaille d’or  

Emilien PASSON 
Saut en hauteur T63 – Médaille d’or
100m T63-64 – Médaille d’argent  
Saut en longueur T63-64 – Médaille d’argent  

Samy BOUAFFAD
100m T13 – Médaille de bronze

Tanguy CASSEN MAZE 
400m T13 – Médaille d’argent
1500m T13 – Médaille de bronze

Théotime MALBESIN
100m T37-38 – Médaille d’or

Maïa STRASSER
100m T36 – Médaille de bronze

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