Patrice Gergès, l’œil de la performance

Patrice Gergès, l’œil de la performance

Chaque mois, la FFHandisport revient, à travers une série de portraits, sur ses anciens champions. Quadruple médaillé paralympique en athlétisme, Patrice Gergès est ensuite devenu entraîneur, puis Directeur Technique National à la Fédération Française d’Athlétisme.

Faire du sport avec ses copains. L’histoire commence souvent comme ça, mais mène rarement au succès qu’a connu Patrice Gergès. Quadruple médaillé paralympique (trois à Barcelone et une à Atlanta), il a pourtant commencé l’athlétisme avec des amis. « On ne savait pas quoi faire avec des potes. On ne voulait pas de moi à l’aviron, alors j’ai choisi l’athlétisme », sourit Patrice Gergès.

Découvrez la rubrique « Que sont-ils devenus ? »

La piste, il l’a découverte en 1980. Mais ce n’est que dix ans plus tard, après avoir participé aux Championnats de France en valide, qu’il a découvert le handisport. « Je me suis rendu compte que j’étais éligible », raconte celui qui a eu la21 main droite arrachée à l’âge de deux ans. « À l’époque, j’avais l’impression d’être un extraterrestre dans le monde handisport, je m’entraînais à l’INSEP, j’avais un niveau de professionnalisme dans la pratique qui était décalé de la majorité des autres athlètes. »

Deux Jeux puis la direction sportive de l’athlétisme handisport

Deux ans plus tard, il se qualifie pour les Jeux de Barcelone. « J’étais dans la première course le premier samedi, le stade était plein à ras bord, on refusait du monde ! » se souvient-t-il. « À Atlanta, on connaissait tout le monde dans les tribunes, il y avait un vrai décalage entre les deux Jeux. »

Après une dernière médaille aux États-Unis en 1996, il raccroche les pointes et se destine à l’encadrement. Tantôt cadre technique à la FFH, puis directeur sportif de l’athlétisme entre 1998 et 2009, il fut également entraîneur au Paris Université Club puis président de l’US Créteil. « Je voulais partager mon expérience et mettre un coup d’accélérateur au développement de l’athlétisme handisport. Par exemple, j’avais fait deux ou trois stages avec la Fédération, l’année où je suis arrivé en tant que directeur sportif, j’en ai organisés dix. Il fallait permettre à tout le monde de comprendre ce qu’était la performance. »

 

Retour au monde valide

En 2009, il quitte ses fonctions à la Fédération Française Handisport et retrouve, partiellement, le monde valide, celui de ses débuts sportifs. Il travaille à l’INSEP à la mission expertise chargée de la préparation olympique et paralympique. « Je m’occupais des deux mondes. » Ces deux mondes qui l’ont toujours accompagné dans sa carrière. En 2012, il devient adjoint du DTN de la Fédération Française d’Athlétisme (FFA), Ghani Yalouz, puis le remplace à la tête de la direction technique nationale en 2017, quand ce dernier prend le poste de directeur de l’INSEP.

« À la FFA, c’était encore plus compliqué d’avancer, car les médias sont beaucoup plus nombreux. J’ai essayé de changer l’approche des entraînements de la haute performance, d’introduire une notion de singularité de l’athlète. Le but n’était pas de viser deux ou trois médailles, mais plutôt cinq ou six. » En janvier 2021, il quitte son poste à la direction technique, d’un commun accord avec le président de la FFA. « Mon profil ne correspondait plus à ce qu’ils recherchaient », admet-t-il.

Depuis, il occupe une place de choix au ministère des Sports, puisqu’il coordonne toutes les actions liées à la gestion de la crise du Covid-19. Un travail primordial pour que le sport, tel qu’il l’a toujours connu, puisse continuer d’exister.

Rédaction : S. Chauvet

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