Marie-Amélie Le Fur, capitaine de l'équipe de France

Les Jeux Paralympiques de Londres ont demandé beaucoup d’investissements sur le plan sportif et beaucoup de sacrifices sur le plan personnel, comment as-tu gérer l’après Jeux ? A quel moment as-tu repris le chemin de l’entraînement ?

J’ai plutôt bien géré l’après Jeux car j’ai la chance d’être bien entourée et accompagnée. C’est vrai que mon emploi du temps est beaucoup plus chargé, je suis beaucoup plus sollicitée maintenant, mais cette vie partagée entre le travail, l’entraînement et les rencontres pour parler du handicap me plaît énormément. J’ai pris 3 mois derrière les Jeux, pour profiter pleinement de cette vie de sollicitation et y répondre au mieux, mais mi-décembre il était grandement temps de reprendre la direction du stade pour préparer ces Championnats du Monde !

Comment prépares-tu les Championnats du Monde de Lyon ? Quels sont les changements dans ta préparation des Mondiaux par rapport aux Jeux de Londres ?

Je les prépare de la même façon « sportive » que les Jeux, avec la même charge d’entraînement mais sur une période beaucoup plus courte. Cependant, mon état d’esprit a beaucoup changé, j’ai l’impression d’avoir grandi grâce aux Jeux de Londres, et j’aborde cette nouvelle paralympiade avec de nouveaux objectifs, notamment tournés vers l’intégration et l’accompagnement des jeunes ; sans pour autant faire une croix sur mes envies de médailles personnelles.

Quelles sont les épreuves sur lesquelles tu es engagée aux Championnats du Monde ?

Pour les Championnats du Monde, nous avions pour objectif le 100m, le 200m et le 400m. Mais tout récemment, avec le changement de programme pour la longueur, nous avons décidé de tenter de nouveau l’aventure. C’est en France et j’ai moins de pression notamment parce que je n’aurais pas l’objectif de gagner sur cette épreuve. C’est un moyen pour moi de dépasser un blocage psychologique qui me bride actuellement dans les grandes compétitions.

Il va être demandé aux athlètes de l’Equipe de France de briller à Lyon. Quelles sont tes ambitions pour cette compétition ?

J’aimerais bien conserver un titre mondial, le plus réalisable étant de le faire sur 100m, mais la concurrence va être dure, très dure … C’est un beau challenge, je ne lâcherais rien et je chercherais, quoi qu’il arrive, à faire de mon mieux.

Il est difficile de mesurer l’adversité qui sera présente à Lyon mais quels sont les principaux adversaires que tu observes?

Je retrouverai les mêmes filles qu’à Londres, avec sur les courses Marlou Van rhijn, April Holmes et Katrin Green. Quant au saut il faut fortement surveiller Stef Reid et une jeune chinoise.

Un tel évènement organisé en France, qu’est-ce que cela représente pour toi ? Tes supporters seront-ils présents ?

C’est un super challenge, et c’est pour cette raison que nous ne nous sommes pas reposés plus derrière les Jeux. Quelques supporters seront présents, comme à Londres, et je suis vraiment contente car partager immédiatement les joies et les peines après mes épreuves est quelque chose de très important pour moi.

Pour ces Championnats du Monde tu vas être la capitaine, comment envisages-tu ta mission ? Qu’est-ce que ça représente pour toi ?

Je suis simplement fière de ce choix, et je me sens prête maintenant pour assumer cette fonction que je ne veux pas prendre à la légère. Je veux vraiment être aux cotés des jeunes pour les guider, les aider et leur éviter de faire de petites erreurs qui peuvent coûter cher dans de grands championnats.

Est-ce que « Rio 2016 » occupe déjà tes esprits ?

Oui, c’est pour cela que malgré l’envie et la passion qui été présente après les Jeux de Londres nous avons réalisé une coupure longue et complète ; car l’amour du sport doit rester intacte encore pendant 3 ans !

 

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Equipe de France