A la rencontre des Bleus … Episode 1

Pour rythmer cette fin d’année, nous vous proposons chaque semaine une série d’interviews croisées, entre athlètes et staff de l’équipe de France, afin d’en savoir plus sur les coulisses et les objectifs d’un collectif ambitieux à 2 ans des Jeux Paralympiques de Rio. Rencontre avec les Bleus de l’athlé handisport. Pour cette 1ère semaine, Nantenin Keita et Stéphane Bozzolo répondent à nos questions …

# Nantenin Keita, championne d’Europe du 400 m cet été à Swansea (Pays de Galles), revient sur la saison écoulée ainsi que sur les objectifs d’ici Rio 2016.

Que retenez-vous de votre aventure européenne ?

Pour remettre dans le contexte, je revenais de blessure, et en cette année des Championnats d’Europe, c’était vraiment l’occasion de remettre le pied à l’étrier. Le fait de pouvoir recourir sur une compétition internationale était vraiment le but premier, c’était aussi remontrer le bout de mon nez sur le plan international, même si c’était mieux de gagner, car je n’aime pas perdre.

Avez-vous ressenti une certaine émulation au sein de l’équipe de France après votre médaille ? (elle y avait remporté la première médaille française)

En équipe de France, on a des athlètes qui savent pourquoi ils sont là, et je ne pense pas qu’il y ai vraiment besoin de cela pour être performant. Ce que j’ai fait était un bonus pour l’équipe, mais chacun sait ce qu’il a à faire, et se donne les moyens pour y arriver.

Que retenez-vous de cette saison 2014 ?

Je retiens mon changement d’entraîneur, ainsi qu’une nouvelle façon de travailler. De nouvelles choses se mettent en place pour moi, et j’ai pu faire une année sans blessure, ce qui ne m’était pas arrivée depuis 2010. J’avais été pas mal blessée ces derniers temps, et je n’avais surtout pas recouru depuis le 6 septembre 2012. Je retiens le fait d’avoir pu faire une saison entière, sans blessure.

Quels seront vos principaux objectifs jusqu’à Rio ?

Ce sera déjà d’emmagasiner le maximum d’entraînements sans blessure. Et j’essaierais de faire les meilleurs résultats possibles aux Mondiaux l’an prochain (Championnats du Monde IPC, Doha, 22 au 31 octobre 2015).

Quels seront vos objectifs à Rio ?

Comme aux Mondiaux, ce sera d’atteindre le meilleur rang possible. Sachant que si tout se passe bien, je m’alignerais sur le 100 m et le 400 m.

Le mot de … Stéphane Bozzolo (un des trois kinés de l’équipe de France, ancien athlète) :

J’avais déjà de bons rapports avec « Nanto » en tant qu’athlète, et on a en gardé des bons depuis que je suis kiné. C’est une personne combative, avec un fort potentiel athlétique, très équilibrée. Elle a vraiment la tête sur les épaules, et c’est aussi un leader de l’équipe.

# Stéphane Bozzolo, ancien athlète champion paralympique en 1996 et 2000, et maintenant devenu kiné au sein de l’équipe de France d’Athlétisme Handisport, parle de son rôle et de ses relations avec les athlètes.

Quel est le fonctionnement des soins prodigués aux athlètes de l’équipe de France ?

En règle générale, les soins se font principalement sur les lieux de compétitions, pendant les stages, et pendant les divers regroupements de l’équipe de France (entraînements, …). En dehors des rassemblements de l’équipe de France, de temps en temps, un athlète peut nous appeler s’il veut nous poser une question. On essaie de suivre nos athlètes à l’extérieur, par exemple si un collègue ou moi-même n’avons pas participé à un stage ou une compétition, on peut se faire remonter une information si on a vu quelque chose de particulier. Par exemple, il peut y avoir un athlète qui soit blessé, dans ce cas là on se passe l’information de manière à ce que l’athlète soit le mieux pris en charge possible, et que l’on puisse fonctionner avec la commission médicale. En plus de nous, l’athlète bénéficie des soins traditionnels avec son propre entraîneur et son propre kiné. Nous sommes trois kinés pour la Commission d’Athlétisme Handisport. On tourne sur les différents stages et rassemblements. Par exemple, s’il y a 20 athlètes présents sur un stage, on n’est que deux à être sur place, tout cela est défini en début d’année. On se répartie l’ensemble de l’année. Souvent, on peut être tous les trois ensemble, mais on aura des fonctions un peu diverses. Par exemple, Vincent Ferring est aussi classificateur international IPC. Il peut donc être amené sur certaines compétitions à faire de la classification, en plus des soins. Il faut qu’on ait une pluridisciplinarité pour pouvoir assurer à l’athlète une continuité et une diversité dans les soins prodigués.

Et en dehors du rôle de kiné pour l’équipe de France ?

Je suis kiné en salariat, dans une entreprise. Mais on fonctionne beaucoup par mails avec Julien Héricourt, directeur sportif, et Jean-Baptiste Souche, son adjoint en charge du haut niveau,  pour savoir quand on est convié sur un événement, quand on a besoin de nous, éventuellement l’état de santé de certains athlètes. On est plus que de simples kinés, on est vraiment investi dans la vie de la Commission.

Quels liens avez-vous avec les athlètes ?

A certains moments, il peut y avoir une proximité par rapport à certains athlètes. C’est quelque chose où l’avis de l’athlète est important aussi. On essaie d’harmoniser nos actions et de donner quelque chose d’identique à tous les athlètes, mais après il y a certaines affinités qui peuvent se créer. On peut être amené à discuter, on a un rôle indirect de conseiller sur certaines choses. On peut aussi l’aiguiller, répondre à certaines questions que l’athlète se pose. Quand il y a un problème, on n’est pas présent que par nos actes, on discute aussi. Il peut y avoir des liens d’affinités qui se créent, de par notre parcours. En revanche, sur une compétition ou sur un stage, l’athlète ne s’inscrit pas sur une liste de soin pour aller avec une personne en particulier. C’est le premier d’entre nous de disponible qui le prendra en charge. Ensuite, c’est quelque chose de normal pour moi, il y a une logique d’affinités qui s’installe.  J’ai suivi beaucoup Clavel Kayitare, car on était proche en tant qu’athlètes et on l’est resté. Mais après, ce qui nous intéresse, c’est que tous les athlètes réussissent.

 

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